“C'est l'évocation d'un prêtre hystérique et en révolte permanente contre l'Église romaine et contre une société étouffante et oppressive. Jules Dervelle est constamment déchiré entre les besoins de sa chair et ses « postulations » vers le ciel. Mirbeau a choisi pour cadre un petit village du Perche, Viantais, inspiré de Rémalard, où il a passé sa jeunesse : chacun y vit sous le regard de tous et les exigences du corps et celles de l'esprit y sont lamentablement comprimées. Le récit, discontinu, est coupé de deux très longs retours en arrière : l'un est consacré au passé de l'abbé Jules ; l'autre à un Trinitaire à l'esprit dérangé et obnubilé par un projet fou, le Père Pamphile. Il comporte aussi un trou de six années, celles que Jules a passées à Paris, ce qui constitue une énigme et suscite les interrogations des villageois, sans que le lecteur, à la fin, ait appris quoi que ce soit sur ce séjour parisien : sa curiosité se trouve donc frustrée.
Le dénouement, en forme d'expérimentale farce posthume de Jules, est constitué par la lecture de son testament, par lequel il lègue tous ses biens au premier prêtre du diocèse qui se défroquera ! Elle est suivie par l'autodafé de sa mystérieuse malle, bourrée de livres et d'images pornographiques, véritable réservoir à fantasmes, qui témoigne de ses frustrations sexuelles et symbolise l'inconscient mal refoulé. Au terme de cet autodafé, le jeune narrateur, Albert Dervelle, neveu de Jules, croit entendre « un ricanement lointain, étouffé, qui sortait, là-bas, de dessous la terre » : ce ricanement, sur lequel se clôt le récit, apparaît comme le cri de triomphe posthume de son oncle, plus fort, par-delà la mort, que le monde absurde et que la société aliénante qui l'ont écrasé.” (-fr.wikipedia.org/wiki/L%27Abbé_Jules)