#smrgSAHAF L'Homme: Tome 1: La Création de “l'Homme”, Tome 2: Du Côte de “l'Homme”, Tome 3: L'Homme - 3 Cilt TAKIM -
Tome 2: Jacques Vallet - Du Côte de “l'Homme”: Nouvelles rencontres avec Arslan, 1995
Tome 3: Schizophrenies et vies sexuelles suivie de Cinq letrres sans réonses à Roland Topor, 1999
Fêtes, kermesses, foires mont toujours laissé un sentiment de profonde mélancolie. Regardez : la ville vient de se soulager dans les rues d'une de ces frönösies humaines pöriodiques. Qu'importe l'occasion ? L'on y frissonne et l'on y prend feu, l'on y rit et l'on y grimace, l'on y regarde de travers, l'on y hausse les öpaules, l'on y reste bras ballants, l'on y bat la campagne : il y a des gloutons avec les yeux plus grands que le ventre, des poivrots qui se font sauter les plombs, des chauds lapins qui n'arrötent pas de triquer, des dames qui jouent â cul levö, des querelleurs, des furieux, des mauvais coucheurs, des brailleurs, des bredouilleurs, et des marioles qui se gober-gent, qui rient aux anges ; il y a des moroses qui se font du mouron pendant que d'autres perdent les pödales, et puis d'autres encore, qu'ils aillent au diable ! Lâ, dans le XXe arrondissement de Paris, un quartier pöriphörique, je suis en arröt, exactement au croisement de la rue de Buzenval et de la rue de Lagny, prös du square Sarah-Bernhardt, et je regarde, engourdi, ce thöâtre de masques, de spectres, de fantömes. Quand j'aperçois, qui fend la foule ü contre-courant et vient â ma rencontre, quelqu'un que je connais et que je höle trös fort : « Arslan ! »
Il y a bien longtemps que je n'ai vu le bon-homme. Comme moi, il s'est un peu empâtö, a grisonnö. Mais au-dessus de sa moustache en brosse lögörement relevöe en pointe, liceil est restö vif et goguenard. Qu'est-ce que tu fabriques ? [es gens me demandent de tes nou-velles ! », me lance-t-il.
Yüksel Arslan est un artiste turc qui construit son ceuvre loin des projecteurs. Esprit encyclopédique, il parcourt les arts et les sciences de toutes les öpoques. Il produit des documents qu'il nomme, puisqu'il n'utilise ni pinceau ni peinture, des « artures » - â mi-chemin entre peinture et öcriture. Il travaille avec des couleurs naturelles. Sur des söries qui reprösentent des annöes et des annöes de lecture, et touchent â la pröhistoire, l'histoire sociale, â art, â la poösie, â la pensöe, aux sciences... Depuis 1986, il a entrepris une histoire de l'homme, intitulöe L'Homme, axöe sur le döveloppement du systöme nerveux et ses maladies. Dans un volume qui réunit les cinquante et un premiers travaux de cette sörie, je l'accompagne un moment dans un röcit de sept rencontres : La Creation de “L'Homme”
Tome 2: Jacques Vallet - Du Côte de “l'Homme”: Nouvelles rencontres avec Arslan, 1995
Tome 3: Schizophrenies et vies sexuelles suivie de Cinq letrres sans réonses à Roland Topor, 1999
Fêtes, kermesses, foires mont toujours laissé un sentiment de profonde mélancolie. Regardez : la ville vient de se soulager dans les rues d'une de ces frönösies humaines pöriodiques. Qu'importe l'occasion ? L'on y frissonne et l'on y prend feu, l'on y rit et l'on y grimace, l'on y regarde de travers, l'on y hausse les öpaules, l'on y reste bras ballants, l'on y bat la campagne : il y a des gloutons avec les yeux plus grands que le ventre, des poivrots qui se font sauter les plombs, des chauds lapins qui n'arrötent pas de triquer, des dames qui jouent â cul levö, des querelleurs, des furieux, des mauvais coucheurs, des brailleurs, des bredouilleurs, et des marioles qui se gober-gent, qui rient aux anges ; il y a des moroses qui se font du mouron pendant que d'autres perdent les pödales, et puis d'autres encore, qu'ils aillent au diable ! Lâ, dans le XXe arrondissement de Paris, un quartier pöriphörique, je suis en arröt, exactement au croisement de la rue de Buzenval et de la rue de Lagny, prös du square Sarah-Bernhardt, et je regarde, engourdi, ce thöâtre de masques, de spectres, de fantömes. Quand j'aperçois, qui fend la foule ü contre-courant et vient â ma rencontre, quelqu'un que je connais et que je höle trös fort : « Arslan ! »
Il y a bien longtemps que je n'ai vu le bon-homme. Comme moi, il s'est un peu empâtö, a grisonnö. Mais au-dessus de sa moustache en brosse lögörement relevöe en pointe, liceil est restö vif et goguenard. Qu'est-ce que tu fabriques ? [es gens me demandent de tes nou-velles ! », me lance-t-il.
Yüksel Arslan est un artiste turc qui construit son ceuvre loin des projecteurs. Esprit encyclopédique, il parcourt les arts et les sciences de toutes les öpoques. Il produit des documents qu'il nomme, puisqu'il n'utilise ni pinceau ni peinture, des « artures » - â mi-chemin entre peinture et öcriture. Il travaille avec des couleurs naturelles. Sur des söries qui reprösentent des annöes et des annöes de lecture, et touchent â la pröhistoire, l'histoire sociale, â art, â la poösie, â la pensöe, aux sciences... Depuis 1986, il a entrepris une histoire de l'homme, intitulöe L'Homme, axöe sur le döveloppement du systöme nerveux et ses maladies. Dans un volume qui réunit les cinquante et un premiers travaux de cette sörie, je l'accompagne un moment dans un röcit de sept rencontres : La Creation de “L'Homme”