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Sémantique Structurale: Recherche de Méthode - #smrgSAHAF
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La linguistique peut-elle proposer ses méthodes en modèle aux autres sciences humaines ? Il devient de plus en plus banal aujourd'hui de donner à cette question une réponse positive. La sociologie, l'ethnographie, la psychanalyse se sont habituées à considérer une institution, un mythe ou un rêve comme étant, dans une large mesure, des ensembles signifiants dont il faut, avant tout, établir la signification ; la linguistique, étude des langues naturelles, c'est-à-dire de purs systèmes de signification, peut donc sans paradoxe prétendre être le paradigme de la science humaine. Aussi n'est-ce pas cette prétention qui suffirait à faire l'originalité du livre de A. J. Greimas. Ce qui est original, c'est la façon dont elle y est justifiée. D'abord parce que l'auteur met la main à la pâte : il ne se contente pas de considérations méthodo-logiques générales, mais il applique les méthodes linguistiques à des exemples précis. Elles lui permettent notamment de remanier, et de rendre beaucoup plus claires et plus cohérentes, d'une part la célèbre analyse du conte populaire russe de Propp, d'autre part l'étude — faite par M. Safouan — d'une série de psychodrames, et enfin la description de l'univers imagi-naire de Bernanos proposée par Thasin Yucel. Une deuxième originalité de l'ouvrage de A. J. Greimas concerne le point d'insertion de la linguistique dans les sciences humaines. Une fois admis qu'un mythe, par exemple, est un système de signification, il faut lui reconnaitre deux aspects complémentaires, un signi-fiant et un signifié. Or l'application la plus naturelle de la linguistique semblerait devoir porter sur le signifiant. On peut facilement envisager, par exemple, qu'un procédé analogue à la commutation phonologique permette de distinguer, parmi les événements qui composent le récit mythique, ce qui est pertinent (ce qui contribue à véhiculer le sens) et ce qui n'est qu'une variante dépourvue de valeur significative. Mais les méthodes proposées dans Séman-tique structurale visent tout autre chose. C'est d'une analyse du signifié, du contenu, qu'il s'agit. Le problème n'est pas de déterminer l'organisation la plus cohérente du signifiant, mais de décrire la signification. L'auteur cherche avant tout à construire un certain nombre de concepts permettant d'exprimer, avec autant de cohérence et de netteté que possible, ce que le récit mythique dit d'une façon enveloppée, allusive, et qui souvent même apparaît contradictoire. La tâche dernière qu'il se fixe, c'est de créer un langage où l'on puisse, objec-tivement, parler du sens.
La linguistique peut-elle proposer ses méthodes en modèle aux autres sciences humaines ? Il devient de plus en plus banal aujourd'hui de donner à cette question une réponse positive. La sociologie, l'ethnographie, la psychanalyse se sont habituées à considérer une institution, un mythe ou un rêve comme étant, dans une large mesure, des ensembles signifiants dont il faut, avant tout, établir la signification ; la linguistique, étude des langues naturelles, c'est-à-dire de purs systèmes de signification, peut donc sans paradoxe prétendre être le paradigme de la science humaine. Aussi n'est-ce pas cette prétention qui suffirait à faire l'originalité du livre de A. J. Greimas. Ce qui est original, c'est la façon dont elle y est justifiée. D'abord parce que l'auteur met la main à la pâte : il ne se contente pas de considérations méthodo-logiques générales, mais il applique les méthodes linguistiques à des exemples précis. Elles lui permettent notamment de remanier, et de rendre beaucoup plus claires et plus cohérentes, d'une part la célèbre analyse du conte populaire russe de Propp, d'autre part l'étude — faite par M. Safouan — d'une série de psychodrames, et enfin la description de l'univers imagi-naire de Bernanos proposée par Thasin Yucel. Une deuxième originalité de l'ouvrage de A. J. Greimas concerne le point d'insertion de la linguistique dans les sciences humaines. Une fois admis qu'un mythe, par exemple, est un système de signification, il faut lui reconnaitre deux aspects complémentaires, un signi-fiant et un signifié. Or l'application la plus naturelle de la linguistique semblerait devoir porter sur le signifiant. On peut facilement envisager, par exemple, qu'un procédé analogue à la commutation phonologique permette de distinguer, parmi les événements qui composent le récit mythique, ce qui est pertinent (ce qui contribue à véhiculer le sens) et ce qui n'est qu'une variante dépourvue de valeur significative. Mais les méthodes proposées dans Séman-tique structurale visent tout autre chose. C'est d'une analyse du signifié, du contenu, qu'il s'agit. Le problème n'est pas de déterminer l'organisation la plus cohérente du signifiant, mais de décrire la signification. L'auteur cherche avant tout à construire un certain nombre de concepts permettant d'exprimer, avec autant de cohérence et de netteté que possible, ce que le récit mythique dit d'une façon enveloppée, allusive, et qui souvent même apparaît contradictoire. La tâche dernière qu'il se fixe, c'est de créer un langage où l'on puisse, objec-tivement, parler du sens.
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